Résumé Analytique
Les perspectives sont sombres pour 2016. Des millions de civils, arrachés de chez eux par des conflits violents et prolongés, continueront à avoir désespérément besoin de protec - tion et d’assistance humanitaire.
Environ 60 millions de personnes sont déplacées dans le monde et plus d’un quart de ces déplace - ments est dû aux conflits sévissant en Irak, au Soudan du Sud et en Syrie. Les conflits ont laissé des cicatrices dans la vie des gens, leur ont volé leur dignité, ont détruit leurs économies, leurs moyens de subsistance et leurs infrastructures vitales, notamment les établisse - ments sanitaires et scolaires. Les partenaires humanitaires ont besoin de 20,1 milliards de dollars pour répondre aux besoins de plus de 87,6 millions de personnes dans 37 pays dans le monde.
En Syrie, on estime à 13,5 millions le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire, dont des vivres, des soins de santé et des abris et 70 pour cent de la population n’a toujours pas un accès régulier à une eau potable saine.
Concernant les réfugiés palestiniens en Syrie, 62 pour cent sont déplacés et presque tous dépendent de l’aide pour leurs besoins essentiels. En Irak, le nombre de personnes ayant besoin de protection et d’assis - tance humanitaire a doublé l’année dernière pour passer à 10 millions.
Plus de 3 millions de personnes vivant sur le territoire contrôlé par l’Etat Islamique d’Irak et du Levant (ISIL/EIIL) ont besoin d’assistance et pourtant, l’accès humanitaire en Irak reste fortement limité à cause de l’insécurité. En Libye, 2 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire mais au moins 20 pour cent de tous les hôpitaux sont fermés et jusqu’à 60 pour cent des hôpitaux dans les zones de conflit sont inaccessibles ou fermés depuis plus de six mois.
Au Yémen, de graves violations et des enfreintes aux droits de l’homme continuent d’être perpétrées par toutes les parties au conflit. A la mi-octobre, les étab - lissements de santé avaient fait état de plus de 32.300 victimes, notam - ment plus de 5.600 décès et une moyenne de 153 blessures ou décès chaque jour. le nombre d’enfants blessés ou décédés a été cinq fois plus nombreux que l’année précé - dente. Avec plus de 12 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, de réfugiés, de migrants bloqués et de personnes vivant en situation d’insécurité alimentaire, le Yémen est une poudrière en termes de migration dans le monde. Mais, malgré cela, les personnes sont toujours prêtes à se lancer dans un périlleux voyage vers le Yémen et plus de 11.000 personnes sont arrivées en octobre dernier.
Au Soudan du Sud, l’insécurité alimentaire a atteint son niveau le plus élevé depuis le début du conflit.
Environ 3,9 millions de personnes, soit 34 pour cent de la population, vivent dans une grave insécurité alimentaire – soit une augmentation de 80 pour cent depuis 2014. Pour la première fois, une insécurité alimen - taire d’un niveau catastrophique au niveau des ménages a été rapportée pour les 40.000 personnes vivant dans les zones les plus gravement touchées par les combats où l’accès des travailleurs humanitaires est limité. Si cet accès ne s’améliore pas, les perspectives seront très sombres pour 2016.
En République Centrafricaine (RCA), quelque 2,3 millions de personnes (plus de la moitié de la popula - tion) ont besoin d’une assistance humanitaire immédiate. Un quart de la population reste déplacé et l’on estime à 480.000 le nombre de personnes déplacées dans le pays et à près de 450.000 le nombre de réfugiés dans les pays voisins.
La RCA traverse l’une des plus graves crises de protection dans le monde : des violations des droits de l’homme sont commises chaque jour, en particulier à l’encontre des enfants, des femmes, des personnes déplacées et des groupes minor - itaires. Dans la République démocra - tique du Congo voisine, au moins 8,2 millions de personnes sont affectées par la crise.